Les archives de Pierre Bécat ont rejoint les Archives départementales de l’Hérault

Le jeudi 1er juillet 2021, les archives personnelles de Pierre Bécat ont été données par son fils André Bécat (à gauche sur la photographie) aux Archives départementales de l’Hérault, installées sur le site de « Pierres Vives » près de Montpellier. Elles ont été prises en charge par M. Julien Duvaux (à droite sur la photographie), archiviste au sein de ce service chargé des fonds privés, venu spécialement à Prades pour l’occasion. Ce jour-là, André Bécat a signé la convention de don.

Pierre Bécat laissa à sa famille un important fonds d’archives personnelles qui resta longtemps non classé et non exploité. En 2006, lors de la vente de la maison familiale de Prades, ce fonds fut sauvé et entreposé. Depuis plusieurs années, il a fait l’objet d’un long travail de tri et a bénéficié d’un inventaire sommaire. Désormais conservé aux Archives départementales de l’Hérault, il a été conditionné et mis à la disposition du public dans les meilleures conditions de consultation possibles.

Depuis le 28 juillet 2022, le fonds Pierre Bécat est disponible à la consultation aux Archives départementales de l’Hérault.

Consultez l’inventaire du fonds en cliquant ici.

Ce fonds émane de l’activité de Pierre Bécat, même si on y trouve plus marginalement quelques titres de propriété de ses ancêtres. Il contient principalement des correspondances. À l’exception notable d’un bel ensemble de lettres échangées par Pierre Bécat et son épouse Gabrielle Rotgé au tout début de leur mariage, et qui peuvent aussi aborder des sujets politiques, les correspondances personnelles et politiques sont composées en quasi-totalité de lettres reçues. Les correspondances les plus riches datent des années 1920-1930 et illustrent très précisément l’activité de conférencier et de journaliste royaliste de Pierre Bécat. Malheureusement, aucune lettre de ce type n’a été conservée entre 1938 et les années 1950, même si la correspondance du couple déborde un peu sur la fin de la Seconde guerre mondiale.

Aperçu de la correspondance de Pierre Bécat

Le second type de documents le plus représenté dans le fonds sont les coupures de presse. Pierre Bécat sélectionnait compulsivement, jour après jour, des articles relatifs aux thèmes qui l’intéressaient et qui lui servaient à rédiger ses articles ou ses ouvrages. Sa principale habitude était de les découper et de les coller dans des cahiers ou dans des livres qu’il réutilisait pour l’occasion. Malheureusement, la plupart des articles ne sont pas référencés. Il a semblé néanmoins intéressant de conserver l’ensemble des coupures de presse subsistant, car la très grande majorité fut éliminée du vivant de P. Bécat. Certaines sont classées par thèmes.

Enfin, un nombre important de manuscrits de textes politiques (articles, conférences) et littéraires (romans, inédits pour la plupart à l’exception du manuscrit d’Enfance et jeunesse occitane publié en 1979) sont conservés, même si l’auteur avait l’habitude d’en éliminer la plupart de son vivant.

Aperçu des brouillons de textes politiques

Le fonds comporte actuellement 23 cartons. Au cours du classement, il a été divisé en 4 parties :

I. Papiers personnels et familiaux

– Papiers de Louis Bécat

– Papiers d’identité et militaires de Pierre Bécat

– Scolarité

– Photographies

– Correspondance familiale

II. Activité politique

– Correspondance politique (1924-1938 et 1960-1990)

– Écrits (brouillons et textes)

– Coupures de presse

III. Carrière d’avocat

– Barreau : généralités

– Dossiers d’affaires

IV. Activité littéraire

– Correspondance : dossiers d’éditeurs, réactions aux publications

– Poèmes

– Romans (manuscrits et fragments)

Gardarem la Gardiole

En 1975, Pierre Bécat écrit un poème pour défendre l’intégrité du massif de la Gardiole, près de Gigean, auquel il était très attaché et au pied duquel il avait grandi. A cette époque, dans la suite de la funeste « Mission Racine », des intérêts économiques avaient poussé politiques et promoteurs à échafauder des projets grandioses de résidences, immeubles et autres complexes en béton, risquant de dénaturer cette ravissante contrée.

Excursion dans l’Hérault, février 2023

André Bécat s’est rendu en excursions à Gigean, Cournonsec et Montpellier sur la trace de son père, et en souvenir de son enfance passée sur les terres viticoles de sa famille paternelle.

M. Duvaux et A. Bécat devant les cartons du fonds Pierre Bécat aux Archives départementales de l’Hérault
Pinèdes et vignes des Bécat à Jalargues (commune de Cournonsec)
Vues de Saint-Félix de Montceau sur le massif de la Gardiole

« Orri » sur les terres des Bécat dans la Gardiole

André devant une « olivette » des Bécat à Gigean… à défricher!

Poème co-écrit par Pierre Bécat et Jeanne Rabreau-Capin

Les archives de Pierre Bécat conservent une pièce unique : les épreuves corrigées, visiblement à deux mains, d’un poème co-écrit par Pierre Bécat et Jeanne Rabeau-Capin (1874-1977), alias Jehanne. Cette dernière, issue d’une vieille famille de propriétaires terriens de Passa (domiciliés au domaine de Saint-Luc) s’est fait connaître durant le XXe siècle pour ses poèmes régionalistes. Elle participa aux Jeux Floraux et y fut primée. Sa fille, Jacqueline Talut-Rabreau (1906-1998) fut même demoiselle d’honneur de la reine des Jeux Floraux (voir le site : https://www.institutdugrenat.com/2013/12/catalanes-en-costume-roussillonnais-cliche-jauzac/).

La mère et la fille étaient très amies avec la famille Bécat, qu’elles fréquentaient assidûment. Elles se rendaient également, presque tous les ans, à la Pentecôte au domaine de Palmes, propriété en indivision des familles Rotgé/Bécat-Bauby-Jaubert.

Lettres de Marcel Azaïs à Carlos de Lazerme

On a vu par ailleurs les échanges entre Pierre Bécat et Carlos de Lazerme (1932). Bien avant, son beau-frère Marcel Azaïs était en correspondance avec Lazerme. Ce dernier s’était en effet abonné à la revue que dirigeait Azaïs (et dont il était le seul rédacteur!) Les Essais critiques.

Plusieurs lettres de M. Azaïs à Lazerme sont conservées dans le « Fonds Lazerme » des Archives départementales des Pyrénées-Orientales.

Dans la première lettre, il lui suggère de recruter de nouveaux abonnés. Par la suite, au cours de l’année 1920, les deux hommes semblent être devenus amis, puisque Lazerme va le voir à Paris. Il lui envoie même ses livres, qu’Azaïs s’empresse de lire et pour lesquels il déclare son intérêt. Il en parle dans sa revue. Cette correspondance se fait souvent sur papier à lettres de cette dernière.