Guy de Lacroix (Tarnos, Landes, 20 février 1899-Perpignan, 3 septembre 1943) est le fils de Joseph de Lacroix et de Sophie de Raymond de Lalande, et le cousin issu de germains de Charles de Lacroix-Barrera. Issu de la branche aînée de la famille de Lacroix, il vécut à la fois dans la demeure des Lacroix rue du palais de Justice à Prades et dans leur hôtel particulier de Perpignan (actuellement bureaux de la Mairie, rue Emile-Zola, sur le trottoir opposé à l’hôtel Pams).
Charles de Lacroix est né à Prades le 15 mars 1885. Il est le fils d’Henri de Lacroix et de Thérèse Muxart. Sa famille, originaire de Salon-de-Provence, s’est illustrée depuis le XVIIIe siècle comme l’une des principales lignées notables du Conflent puis du Roussillon. Elle compte plusieurs magistrats. Charles de Lacroix, pour rappeler la famille de sa grand-mère paternelle, Clémence de Barrera, dont elle était la dernière représentante, fit changer son nom en « de Lacroix-Barrera ». Il fit l’acquisition du château de Vernet-les-Bains.
Charles de Lacroix enfant, détail d’une photographie de la famille de Bordes (collection Bécat)
Charles de Lacroix termina ses études de droit avec le grade de docteur et fut recruté au Ministère des Finances comme rédacteur.
Les Lacroix étaient des proches des Bécat, qu’ils connaissaient par le biais de la famille de Bordes avec laquelle ils étaient alliés : en effet, Philibert de Bordes, oncle de Mme Bécat, était marié avec Célestine de Lacroix, propre tante de Charles de Lacroix.
Dans cette lettre de 1930, il est question de l’affaire de L’Eclair de Montpellier, sur laquelle nous reviendrons plus tard. Curieusement, Charles de Lacroix était républicain et donc sur une ligne strictement opposée à Pierre Bécat, pourtant ce dernier semble l’avoir défendu face aux attaques dont il fut victime de la part des conservateurs.
En 1925, Lacroix avait tenté de se faire élire conseiller général, et avait été battu par le socialiste Joseph Rous. Elu maire de Prades en 1921, il démissionna après seulement deux ans de mandat, en 1931. Cette lettre est donc datée de l’époque de son mandat.
On voit que cette lettre est écrite sur papier à lettres de la société Ecoiffier (production d’éléctricité dans les Pyrénées-Orientales). En effet, Charles de Lacroix avait épousé en 1912 Louise Ecoiffier, fille du fondateur de cette entreprise, et de Dorothée Violet, elle-même fille de Simon Violet, créateur du célèbre apéritif « Byrrh ». De la sorte, Charles de Lacroix se trouva durant sa vie occuper des postes importants à la fois dans la société Ecoiffier et dans la société « Byrrh ».
Résistant dès 1940, il fut nommé en 1944 préfet de la Drôme. Il mourut le 8 décembre 1971 à Perpignan à l’âge de 86 ans.
Cette lettre, envoyée à un destinataire inconnu, fait référence au conflit également évoqué dans les lettres d’Henry Jonquères, et dans d’autres du comte de Vésins que nous publierons bientôt.
Henry Jonquères est né le 11 juin 1877 à Corneilla-del-Vercol, près d’Elne, et mort à Barcelone le 27 mars 1962. Il est le fils aîné de Joseph Jonquères et de Gabrielle d’Oriola. Issu d’une famille de propriétaires terriens de Corneilla-del-Vercol, c’est l’une des figures du royalisme des Pyrénées-Orientales au début du XXe siècle. Secrétaire de la section perpignanaise de la Ligue d’Action française, il est déjà ami avec Pierre Bécat lorsqu’il lui envoie la première d’une série de cinq lettres, en 1928, pour le convier à revenir à Perpignan.
Les lettres suivantes sont plus longues et riches en détails. La seconde, datée du 26 mars 1928, fait état d’un conflit au sein de l’Action française entre Henry Jonquères et le comte de Vésins [avec qui P. Bécat correspond également], responsable des sections du Midi, qui semble vouloir le pousser à renoncer à ses fonctions : « Dites à Maurras d’envoyer d’urgence enquête sur place », demande-t-il à Bécat. Ce dernier écrira d’ailleurs à un autre membre de l’Action française en alertant sur la gravité de la situation, et aura d’autres échanges avec le comte de Vésins que nous publierons ici bientôt. Le 29 avril suivant, après l’avoir félicité pour son livre La Légende du peuple roi, Jonquères lui apprend qu’il a démissionné. Dans cette lettre on apprend que le conflit a rapport avec la présentation de candidats aux élections législatives, ce que voulait faire Jonquères contre l’avis des instances de l’AF. Il ne cesse toutefois pas ses activités puisque trois ans après, le 15 juin 1931, on apprend qu’il est élu président du Comité royaliste, et qu’il écrit encore dans la journal Le Roussillon. Il a alors l’intention de présenter des candidats dans tous les cantons et propose à Pierre Bécat de le faire à Prades.
Ancien camarade de pension de Pierre Bécat à Béziers, Joseph Galinier était juriste comme lui, et il s’installa comme avoué dans le centre de Perpignan. Il possédait une belle villa près du square des Platanes. La première de ces deux lettres est une réaction à la publication de La légende du peuple roi, qui contient de nombreux commentaires ; la seconde est une lettre personnelle.
Personnalité distinguée du milieu royaliste roussillonnais, Antoine d’Estève de Bosch (1882-1948) était le fils d’Henri d’Estève de Bosch et de Suzanne Lazerme, importants propriétaires à Ille-sur-Tet. Lui-même docteur en droit, il avait épousé en 1908 Gabrielle du Lac. Cette carte de visite fut envoyée à Pierre Bécat à l’occasion des fiançailles de son fils aîné Antoine avec Marie-Amélie de Pinel de la Taule (mariage célébré en 1935).
Cette lettre d’Alban Castelbert n’est pas la seule conservée dans les archives de Pierre Bécat, loin de là. Ce secrétaire régional de l’Action française pour la 9e zone (comprenant Ariège, Aude, Aveyron, Gers, Haute-Garonne, Lot-et-Garonne, Tarn-et-Garonne et Pyrénées-Orientales) était très souvent en contact avec l’avocat dans le cadre des nombreuses activités politiques de ce dernier dans le Midi. Dans cette lettre, Castelbert évoque les problèmes spécifiques au Roussillon en 1932, notamment les articles de Joseph Ripouill dans le journal Le Roussillon qui donnèrent lieu à des dissensions au sein de l’Action française car, comme on le découvre ici, Maurras n’était pas totalement d’accord avec les vues qui y étaient exposées. Nous y reviendrons bientôt lorsque nous livrerons la correspondance avec Joseph Ripouill…
Antoine Barrère (1873-1958), issu d’une vieille famille de propriétaires terriens de Bages, est le fils aîné de Jean Barrère et d’Antoinette Chichet. Il possède le domaine de l’Etang à Villeneuve-de-la-Raho (aujourd’hui remplacé par le lac de cette commune). Lié à l’Action française, il évoque dans cette lettre à Pierre Bécat l’actualité en Espagne, les articles de Maurras, le comte de Vesins et le retour de Léon Daudet.
Juliette Bécat, soeur de Pierre Bécat, était l’épouse de Marcel Azaïs, propriétaire terrien et auteur, membre de l’Action française et proche de son beau-frère. Sur cette photographie, elle est en compagnie de sa belle-soeur Gabrielle Rotgé, épouse de Pierre Bécat, aux Sables d’Olonne vers 1938.
Le jeudi 1er juillet 2021, les archives personnelles de Pierre Bécat ont été données par son fils André Bécat (à gauche sur la photographie) aux Archives départementales de l’Hérault, installées sur le site de « Pierres Vives » près de Montpellier. Elles ont été prises en charge par M. Julien Duvaux (à droite sur la photographie), archiviste au sein de ce service chargé des fonds privés, venu spécialement à Prades pour l’occasion. Ce jour-là, André Bécat a signé la convention de don.
Pierre Bécat laissa à sa famille un important fonds d’archives personnelles qui resta longtemps non classé et non exploité. En 2006, lors de la vente de la maison familiale de Prades, ce fonds fut sauvé et entreposé. Depuis plusieurs années, il a fait l’objet d’un long travail de tri et a bénéficié d’un inventaire sommaire. Désormais conservé aux Archives départementales de l’Hérault, il a été conditionné et mis à la disposition du public dans les meilleures conditions de consultation possibles.
Depuis le 28 juillet 2022, le fonds Pierre Bécat est disponible à la consultation aux Archives départementales de l’Hérault.
Ce fonds émane de l’activité de Pierre Bécat, même si on y trouve plus marginalement quelques titres de propriété de ses ancêtres. Il contient principalement des correspondances. À l’exception notable d’un bel ensemble de lettres échangées par Pierre Bécat et son épouse Gabrielle Rotgé au tout début de leur mariage, et qui peuvent aussi aborder des sujets politiques, les correspondances personnelles et politiques sont composées en quasi-totalité de lettres reçues. Les correspondances les plus riches datent des années 1920-1930 et illustrent très précisément l’activité de conférencier et de journaliste royaliste de Pierre Bécat. Malheureusement, aucune lettre de ce type n’a été conservée entre 1938 et les années 1950, même si la correspondance du couple déborde un peu sur la fin de la Seconde guerre mondiale.
Aperçu de la correspondance de Pierre Bécat
Le
second type de documents le plus représenté dans le fonds sont les coupures de
presse. Pierre Bécat sélectionnait compulsivement, jour après jour, des
articles relatifs aux thèmes qui l’intéressaient et qui lui servaient à rédiger
ses articles ou ses ouvrages. Sa principale habitude était de les découper et
de les coller dans des cahiers ou dans des livres qu’il réutilisait pour
l’occasion. Malheureusement, la plupart des articles ne sont pas référencés. Il
a semblé néanmoins intéressant de conserver l’ensemble des coupures de presse subsistant,
car la très grande majorité fut éliminée du vivant de P. Bécat. Certaines sont
classées par thèmes.
Enfin, un nombre important de manuscrits de textes politiques (articles, conférences) et littéraires (romans, inédits pour la plupart à l’exception du manuscrit d’Enfance et jeunesse occitane publié en 1979) sont conservés, même si l’auteur avait l’habitude d’en éliminer la plupart de son vivant.
Aperçu des brouillons de textes politiques
Le fonds comporte actuellement 23 cartons. Au cours du classement, il a été divisé en 4 parties :
I. Papiers personnels et familiaux
– Papiers de Louis Bécat
– Papiers d’identité et militaires
de Pierre Bécat
– Scolarité
– Photographies
– Correspondance familiale
II. Activité politique
– Correspondance politique
(1924-1938 et 1960-1990)
– Écrits (brouillons et
textes)
– Coupures de presse
III. Carrière d’avocat
– Barreau : généralités
– Dossiers d’affaires
IV. Activité littéraire
– Correspondance :
dossiers d’éditeurs, réactions aux publications