Excursion dans l’Hérault, février 2023

André Bécat s’est rendu en excursions à Gigean, Cournonsec et Montpellier sur la trace de son père, et en souvenir de son enfance passée sur les terres viticoles de sa famille paternelle.

M. Duvaux et A. Bécat devant les cartons du fonds Pierre Bécat aux Archives départementales de l’Hérault
Pinèdes et vignes des Bécat à Jalargues (commune de Cournonsec)
Vues de Saint-Félix de Montceau sur le massif de la Gardiole

« Orri » sur les terres des Bécat dans la Gardiole

André devant une « olivette » des Bécat à Gigean… à défricher!

Poème co-écrit par Pierre Bécat et Jeanne Rabreau-Capin

Les archives de Pierre Bécat conservent une pièce unique : les épreuves corrigées, visiblement à deux mains, d’un poème co-écrit par Pierre Bécat et Jeanne Rabeau-Capin (1874-1977), alias Jehanne. Cette dernière, issue d’une vieille famille de propriétaires terriens de Passa (domiciliés au domaine de Saint-Luc) s’est fait connaître durant le XXe siècle pour ses poèmes régionalistes. Elle participa aux Jeux Floraux et y fut primée. Sa fille, Jacqueline Talut-Rabreau (1906-1998) fut même demoiselle d’honneur de la reine des Jeux Floraux (voir le site : https://www.institutdugrenat.com/2013/12/catalanes-en-costume-roussillonnais-cliche-jauzac/).

La mère et la fille étaient très amies avec la famille Bécat, qu’elles fréquentaient assidûment. Elles se rendaient également, presque tous les ans, à la Pentecôte au domaine de Palmes, propriété en indivision des familles Rotgé/Bécat-Bauby-Jaubert.

Lettres de Marcel Azaïs à Carlos de Lazerme

On a vu par ailleurs les échanges entre Pierre Bécat et Carlos de Lazerme (1932). Bien avant, son beau-frère Marcel Azaïs était en correspondance avec Lazerme. Ce dernier s’était en effet abonné à la revue que dirigeait Azaïs (et dont il était le seul rédacteur!) Les Essais critiques.

Plusieurs lettres de M. Azaïs à Lazerme sont conservées dans le « Fonds Lazerme » des Archives départementales des Pyrénées-Orientales.

Dans la première lettre, il lui suggère de recruter de nouveaux abonnés. Par la suite, au cours de l’année 1920, les deux hommes semblent être devenus amis, puisque Lazerme va le voir à Paris. Il lui envoie même ses livres, qu’Azaïs s’empresse de lire et pour lesquels il déclare son intérêt. Il en parle dans sa revue. Cette correspondance se fait souvent sur papier à lettres de cette dernière.

Lieux de vie

Les différents lieux de vie de Pierre Bécat ont une importance fondamentale dans sa poésie, mais aussi dans son engagement politique. Présent à Paris comme avocat à la cour d’appel en pleine apogée de l’Action française, présent à la journée du 6 février 1934, Pierre Bécat résida ensuite beaucoup en Roussillon dont il appréciait la nature et l’histoire, sans négliger l’Hérault où se trouvaient ses propres racines. Nous vous proposons de faire un rapide parcours iconographique à travers ces lieux emblématiques.

Gigean

D’après André Bécat

La propriété de Gigean (34), était le domaine familial des Bécat. Evocation d’une journée de vacances à la propriété.

La façade de la maison Bécat-Maissonnier de Gigean, prise lors d’une excursion le 1er août 2022 avec André Bécat

De mon côté, mes parents étant partis dans la maison de Prades, j’avais la jouissance de la propriété de Gigean qui comprenait une maison de propriétaire viticulteur de 17 pièces, avec magasin, cave, grande cour, écuries, hangar et grand jardin, le tout formant un enclos d’un hectare, proche de l’étang de Thau et des villes de Sète et de Montpellier. C’était l’occasion rêvée pour inviter mes amis parisiens. L’ambiance était décontractée. Il m’était facile de partir à Sète le matin à la fraîche (sans jeu de mot!) et, après un bain de mer, rapport des sardines fraîchement péchées que l’on faisait griller aux sarments de vigne dans la cour. L’après-midi on s’occupait un peu du cheval de trait, un superbe percheron de 800 kh, surnommé « Papillon », qui avait toutes les qualités, superbe, courageux, adorable. L’après-midi, repos dans le jardin et, vers 20h, départ pour les plages de Frontignan, où l’on profitait des baignades solitaires car les foules d’estivants repartaient pour le rituel dîner du soir vers 20h. Pour nous, c’était le retour vers 23 h et Medianoche !
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Pierre Bécat a aussi consacré, entre autres, un poème à sa ville natale.

Paris

L’appartement du boulevard de Charonne fut la résidence principale de Pierre Bécat, alors qu’il était avocat au barreau de Paris.
Cet appartement, dont la famille Bécat s’est séparé depuis, était situé au deuxième étage de cet immeuble haussmanien du XXe arrondissement.

Prades

La demeure familiale de l’épouse de Pierre Bécat fut l’une de ses résidences secondaires pendant de nombreuses années, puis la villégiature de prédilection après la vente des propriétés héraultaises. Ce fut également sa dernière demeure.
Il s’agit de l’une des belles demeures bourgeoises construites au milieu du XIXe siècle à Prades, ville alors prospère et florissante. Commencée par Sigismond de Roquemaurel, percepteur des Impôts, dont le beau-père Thomas Pujol avait été maire de Prades, elle est ensuite vendue à la famille Galaud (Joseph Galaud, un avoué, avait lui aussi été maire de Prades de 1850 à 1853), qui l’améliore considérablement, passe ensuite dans la famille Bonet, puis dans la famille Rotgé, avant que Gabrielle Rotgé devienne Mme Pierre Bécat. Elle n’est plus la propriété des Bécat depuis 2007.

Thuès

Pierre Bécat se plut beaucoup dans ce domaine montagnard, situé en haut Conflent, qui faisait partie des propriétés héritées par son épouse de la famille de Bordes.
La famille de Bordes fut anoblie en 1721 sous Louis XV. L’ancêtre, viguier de Conflent et de Capcir, avait rendu de grands services à la monarchie à la fin du règne de Louis XIV en acheminant les vivres et le matériel nécessaire aux armées stationnées dans les forts de Villefranche-de-Conflent et Mont-Louis. Cette famille ne cessa de se soucier de l’administration de son domaine de Thuès, situé à 21 km de Prades. Jusqu’à son extinction, en 1943 en la personne de Gabrielle de Bordes, sans alliance, il fut administré de haute main. Gabrielle Rotgé, épouse de Pierre Bécat, était l’une des héritières de la famille de Bordes ; M. et Mme Bécat séjournèrent donc à de nombreuses reprises dans la propriété, avant même le décès de Gabrielle de Bordes, comme en témoigne la photographie de famille.
De gauche à droite : Pierre Bécat, André Bécat jeune, une employée, Gabrielle de Bordes, Gabrielle Rotgé-Bécat
Etat actuel de la propriété