Charles de Lacroix est né à Prades le 15 mars 1885. Il est le fils d’Henri de Lacroix et de Thérèse Muxart. Sa famille, originaire de Salon-de-Provence, s’est illustrée depuis le XVIIIe siècle comme l’une des principales lignées notables du Conflent puis du Roussillon. Elle compte plusieurs magistrats. Charles de Lacroix, pour rappeler la famille de sa grand-mère paternelle, Clémence de Barrera, dont elle était la dernière représentante, fit changer son nom en « de Lacroix-Barrera ». Il fit l’acquisition du château de Vernet-les-Bains.
Charles de Lacroix termina ses études de droit avec le grade de docteur et fut recruté au Ministère des Finances comme rédacteur.
Les Lacroix étaient des proches des Bécat, qu’ils connaissaient par le biais de la famille de Bordes avec laquelle ils étaient alliés : en effet, Philibert de Bordes, oncle de Mme Bécat, était marié avec Célestine de Lacroix, propre tante de Charles de Lacroix.
Dans cette lettre de 1930, il est question de l’affaire de L’Eclair de Montpellier, sur laquelle nous reviendrons plus tard. Curieusement, Charles de Lacroix était républicain et donc sur une ligne strictement opposée à Pierre Bécat, pourtant ce dernier semble l’avoir défendu face aux attaques dont il fut victime de la part des conservateurs.
En 1925, Lacroix avait tenté de se faire élire conseiller général, et avait été battu par le socialiste Joseph Rous. Elu maire de Prades en 1921, il démissionna après seulement deux ans de mandat, en 1931. Cette lettre est donc datée de l’époque de son mandat.
On voit que cette lettre est écrite sur papier à lettres de la société Ecoiffier (production d’éléctricité dans les Pyrénées-Orientales). En effet, Charles de Lacroix avait épousé en 1912 Louise Ecoiffier, fille du fondateur de cette entreprise, et de Dorothée Violet, elle-même fille de Simon Violet, créateur du célèbre apéritif « Byrrh ». De la sorte, Charles de Lacroix se trouva durant sa vie occuper des postes importants à la fois dans la société Ecoiffier et dans la société « Byrrh ».
Résistant dès 1940, il fut nommé en 1944 préfet de la Drôme. Il mourut le 8 décembre 1971 à Perpignan à l’âge de 86 ans.