Dans les années 1930, Pierre Bécat réalise de nombreux meetings, discours et débats dans toute la France, comme on a pu le voir à Nîmes en 1933. Une affiche inédite tirée des archives Bécat montre également un des grands moments de sa carrière de tribun : le « grand duel oratoire » qui l’oppose, le 1er janvier 1936, à Charles Dupuis, vice-président du Parti radical socialiste. Ce duel a lieu à Cambrai, au cinéma « Le Familia » (dont on peut découvrir l’histoire et des photographies sur le site : http://cinemasdunord.blogspot.com/2014/10/le-familia-de-cambrai.html).
Charles Dupuis (1902-1993), haut fonctionnaire des Finances et militant politique, déploya également des activités de poète. Un site lui est consacré : http://charlesandrey.dupuis.free.fr/fdupuis1.html. Voici un extrait de sa biographie pour les années concernées :
À partir de 1926 en effet, haut fonctionnaire des Finances dans le Nord puis à Paris qu’il regagna en 1936 pour organiser le Front Populaire, Charles Dupuis, toujours poète (il publia en 1935 le recueil Au hasard de leurs mains ouvertes), ajouta une troisième (au moins) corde à son arc en adhérant et en militant au Parti radical et radical-socialiste dont il fut, à l’extrême-gauche, vice-président national. Orateur de réunions publiques, il se fit simultanément journaliste (le plus souvent bénévole), dirigeant l’hebdomadaire radical La Démocratie cambrésienne, collaborant à Paris à l’hebdomadaire satirique et contestataire Le Petit Bara, et surtout donnant au journal radical La République, sous le pseudonyme de Narcisse, une chronique quotidienne rimée de 35 ou 40 vers, dont la variété de sujets et de tons illustre merveilleusement les diverses facettes de son existence et la cohérence de sa pensée humaniste, libertaire voire anarchiste, anticolonialiste et pacifiste. Son initiation dans la franc-maçonnerie, « société discrète mais non secrète », en 1929 lui apprit à écouter mieux encore les autres et lui permit d’approfondir sa philosophie humanitaire pour mieux la pratiquer : fier de ses « origines prolétariennes », il ne cessa de prendre le parti de Jacques et de Jean-Françoué contre les idolâtres de la « Phynance », adoptant souvent, à côté de poèmes très lyriques ou de tentatives « futuristes », le langage et la forme des chansons populaires.