Aux pieds de Saint-Félix, au seuil de sa garrigue,
Gigean s’épanouit dans l’azur occitan.
Des plus proches hauteurs, dans leur écrin d’argent,
Bleuissent les étangs où le pêcher navigue.
Plus loin, jaillit la mer et son halo de rêve,
Dans les jeux lumineux et ses flots palpitants.
Mouettes, goélands mêlent près de la grève,
Leurs ailes blanches aux blancs voiliers frissonnantes.
Quand le ciel étoilé luit sur les eaux dormantes,
Par une douce nuit qui sommeille et se tait,
Sur les clairs éboulis aux formes nonchalantes,
Imprégné des parfums et des soupirs d’été,
La campagne susurre, aimable confidente,
De ses massifs poreux mille tonalités
Qui glissent dans mon cœur, plein de diversité,
Le deuil et le regret de quelque image absente.
Gigean, ô mon pays, ma jeunesse, ma flamme,
Buisson ardent aux plis d’un divin reposoir !
A la pointe du jour, je sens vibrer mon âme,
J’entends battre son cœur à l’angélus du soir.
Pierre BÉCAT