Excursion dans l’Hérault, février 2023

André Bécat s’est rendu en excursions à Gigean, Cournonsec et Montpellier sur la trace de son père, et en souvenir de son enfance passée sur les terres viticoles de sa famille paternelle.

M. Duvaux et A. Bécat devant les cartons du fonds Pierre Bécat aux Archives départementales de l’Hérault
Pinèdes et vignes des Bécat à Jalargues (commune de Cournonsec)
Vues de Saint-Félix de Montceau sur le massif de la Gardiole

« Orri » sur les terres des Bécat dans la Gardiole

André devant une « olivette » des Bécat à Gigean… à défricher!

Lieux de vie

Les différents lieux de vie de Pierre Bécat ont une importance fondamentale dans sa poésie, mais aussi dans son engagement politique. Présent à Paris comme avocat à la cour d’appel en pleine apogée de l’Action française, présent à la journée du 6 février 1934, Pierre Bécat résida ensuite beaucoup en Roussillon dont il appréciait la nature et l’histoire, sans négliger l’Hérault où se trouvaient ses propres racines. Nous vous proposons de faire un rapide parcours iconographique à travers ces lieux emblématiques.

Gigean

D’après André Bécat

La propriété de Gigean (34), était le domaine familial des Bécat. Evocation d’une journée de vacances à la propriété.

La façade de la maison Bécat-Maissonnier de Gigean, prise lors d’une excursion le 1er août 2022 avec André Bécat

De mon côté, mes parents étant partis dans la maison de Prades, j’avais la jouissance de la propriété de Gigean qui comprenait une maison de propriétaire viticulteur de 17 pièces, avec magasin, cave, grande cour, écuries, hangar et grand jardin, le tout formant un enclos d’un hectare, proche de l’étang de Thau et des villes de Sète et de Montpellier. C’était l’occasion rêvée pour inviter mes amis parisiens. L’ambiance était décontractée. Il m’était facile de partir à Sète le matin à la fraîche (sans jeu de mot!) et, après un bain de mer, rapport des sardines fraîchement péchées que l’on faisait griller aux sarments de vigne dans la cour. L’après-midi on s’occupait un peu du cheval de trait, un superbe percheron de 800 kh, surnommé « Papillon », qui avait toutes les qualités, superbe, courageux, adorable. L’après-midi, repos dans le jardin et, vers 20h, départ pour les plages de Frontignan, où l’on profitait des baignades solitaires car les foules d’estivants repartaient pour le rituel dîner du soir vers 20h. Pour nous, c’était le retour vers 23 h et Medianoche !
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Pierre Bécat a aussi consacré, entre autres, un poème à sa ville natale.

Paris

L’appartement du boulevard de Charonne fut la résidence principale de Pierre Bécat, alors qu’il était avocat au barreau de Paris.
Cet appartement, dont la famille Bécat s’est séparé depuis, était situé au deuxième étage de cet immeuble haussmanien du XXe arrondissement.

Prades

La demeure familiale de l’épouse de Pierre Bécat fut l’une de ses résidences secondaires pendant de nombreuses années, puis la villégiature de prédilection après la vente des propriétés héraultaises. Ce fut également sa dernière demeure.
Il s’agit de l’une des belles demeures bourgeoises construites au milieu du XIXe siècle à Prades, ville alors prospère et florissante. Commencée par Sigismond de Roquemaurel, percepteur des Impôts, dont le beau-père Thomas Pujol avait été maire de Prades, elle est ensuite vendue à la famille Galaud (Joseph Galaud, un avoué, avait lui aussi été maire de Prades de 1850 à 1853), qui l’améliore considérablement, passe ensuite dans la famille Bonet, puis dans la famille Rotgé, avant que Gabrielle Rotgé devienne Mme Pierre Bécat. Elle n’est plus la propriété des Bécat depuis 2007.

Thuès

Pierre Bécat se plut beaucoup dans ce domaine montagnard, situé en haut Conflent, qui faisait partie des propriétés héritées par son épouse de la famille de Bordes.
La famille de Bordes fut anoblie en 1721 sous Louis XV. L’ancêtre, viguier de Conflent et de Capcir, avait rendu de grands services à la monarchie à la fin du règne de Louis XIV en acheminant les vivres et le matériel nécessaire aux armées stationnées dans les forts de Villefranche-de-Conflent et Mont-Louis. Cette famille ne cessa de se soucier de l’administration de son domaine de Thuès, situé à 21 km de Prades. Jusqu’à son extinction, en 1943 en la personne de Gabrielle de Bordes, sans alliance, il fut administré de haute main. Gabrielle Rotgé, épouse de Pierre Bécat, était l’une des héritières de la famille de Bordes ; M. et Mme Bécat séjournèrent donc à de nombreuses reprises dans la propriété, avant même le décès de Gabrielle de Bordes, comme en témoigne la photographie de famille.
De gauche à droite : Pierre Bécat, André Bécat jeune, une employée, Gabrielle de Bordes, Gabrielle Rotgé-Bécat
Etat actuel de la propriété

Les archives de Pierre Bécat ont rejoint les Archives départementales de l’Hérault

Le jeudi 1er juillet 2021, les archives personnelles de Pierre Bécat ont été données par son fils André Bécat (à gauche sur la photographie) aux Archives départementales de l’Hérault, installées sur le site de « Pierres Vives » près de Montpellier. Elles ont été prises en charge par M. Julien Duvaux (à droite sur la photographie), archiviste au sein de ce service chargé des fonds privés, venu spécialement à Prades pour l’occasion. Ce jour-là, André Bécat a signé la convention de don.

Pierre Bécat laissa à sa famille un important fonds d’archives personnelles qui resta longtemps non classé et non exploité. En 2006, lors de la vente de la maison familiale de Prades, ce fonds fut sauvé et entreposé. Depuis plusieurs années, il a fait l’objet d’un long travail de tri et a bénéficié d’un inventaire sommaire. Désormais conservé aux Archives départementales de l’Hérault, il a été conditionné et mis à la disposition du public dans les meilleures conditions de consultation possibles.

Depuis le 28 juillet 2022, le fonds Pierre Bécat est disponible à la consultation aux Archives départementales de l’Hérault.

Consultez l’inventaire du fonds en cliquant ici.

Ce fonds émane de l’activité de Pierre Bécat, même si on y trouve plus marginalement quelques titres de propriété de ses ancêtres. Il contient principalement des correspondances. À l’exception notable d’un bel ensemble de lettres échangées par Pierre Bécat et son épouse Gabrielle Rotgé au tout début de leur mariage, et qui peuvent aussi aborder des sujets politiques, les correspondances personnelles et politiques sont composées en quasi-totalité de lettres reçues. Les correspondances les plus riches datent des années 1920-1930 et illustrent très précisément l’activité de conférencier et de journaliste royaliste de Pierre Bécat. Malheureusement, aucune lettre de ce type n’a été conservée entre 1938 et les années 1950, même si la correspondance du couple déborde un peu sur la fin de la Seconde guerre mondiale.

Aperçu de la correspondance de Pierre Bécat

Le second type de documents le plus représenté dans le fonds sont les coupures de presse. Pierre Bécat sélectionnait compulsivement, jour après jour, des articles relatifs aux thèmes qui l’intéressaient et qui lui servaient à rédiger ses articles ou ses ouvrages. Sa principale habitude était de les découper et de les coller dans des cahiers ou dans des livres qu’il réutilisait pour l’occasion. Malheureusement, la plupart des articles ne sont pas référencés. Il a semblé néanmoins intéressant de conserver l’ensemble des coupures de presse subsistant, car la très grande majorité fut éliminée du vivant de P. Bécat. Certaines sont classées par thèmes.

Enfin, un nombre important de manuscrits de textes politiques (articles, conférences) et littéraires (romans, inédits pour la plupart à l’exception du manuscrit d’Enfance et jeunesse occitane publié en 1979) sont conservés, même si l’auteur avait l’habitude d’en éliminer la plupart de son vivant.

Aperçu des brouillons de textes politiques

Le fonds comporte actuellement 23 cartons. Au cours du classement, il a été divisé en 4 parties :

I. Papiers personnels et familiaux

– Papiers de Louis Bécat

– Papiers d’identité et militaires de Pierre Bécat

– Scolarité

– Photographies

– Correspondance familiale

II. Activité politique

– Correspondance politique (1924-1938 et 1960-1990)

– Écrits (brouillons et textes)

– Coupures de presse

III. Carrière d’avocat

– Barreau : généralités

– Dossiers d’affaires

IV. Activité littéraire

– Correspondance : dossiers d’éditeurs, réactions aux publications

– Poèmes

– Romans (manuscrits et fragments)

Carte de membre du cercle sportif Saint-Henri, rue de la Bûcherie

En 1929-1930, comme l’atteste cette carte de membre conservée dans les archives de l’avocat, Pierre Bécat adhérait au Cercle sportif Saint-Henri, dont la salle d’entrainement se trouvait aux numéros 13 et 15 de la rue de la Bûcherie à Paris, dans les bâtiments de l’ancien hôtel Colbert. Il y pratiquait l’escrime, comme on le voit également sur cette carte, où l’assistance pour plusieurs mois a été attestée par la signature du maître d’armes Charles Cléry. Le fils de ce dernier, Raoul Cléry, a publié en 1965 le livre « Escrime », aux éditions Amphora.

Pratiquant cet art avec talent, Pierre Bécat se battit en duel à plusieurs reprises ! Avec les personnes qu’il appréciait, il lui arrivait aussi de disputer des matchs amicaux, dont l’on conserve notamment une photographie, prise à la salle de la rue de la Bûcherie.

Documents inédits

Plusieurs documents inédits apportent d’intéressants témoignages sur la carrière, la vie personnelle et militante de Pierre Bécat. Au milieu de ses archives, nous avons retrouvé sa carte de l’Ordre des Avocat à la Cour d’Appel de Paris, sa carte de membre de la Ligue d’Action française, son fascicule de mobilisation en 1917 et son ordre d’appel sous les drapeaux en 1940.

Carte d’avocat (Ordre des Avocats à la Cour d’Appel de Paris)

Carte de membre de la Ligue d’Action française

Fascicule de mobilisation (1917)

Ordre d’appel sous les drapeaux (1940)

Portraits de Pierre Bécat

Nous présentons ici plusieurs portraits photographiques de Pierre Bécat à différents moments de sa vie, récemment découverts dans les archives familiales.

Pierre Bécat pendant ses études de droit (vers 1914)

Pierre Bécat en robe d’avocat (vers 1930)
Pierre Bécat en uniforme (1940)