Germaniste distingué autant que latiniste, passionné par le romantisme allemand, Pierre Bécat ne se limitait pas aux études politiques, mais publiait également des essais littéraires. Comme on le verra dans sa biographie écrite par Robert Lapassat, il a notamment laissé, dans la revue Conflent des articles consacrés à Germaine de Staël et Benjamin Constant ou à l’essor du romantisme allemand, entre autres.
Nous vous proposons ici de découvrir un manuscrit de sa plume intitulé « Romantisme et révolution », daté des années 1930, dans lequel il examine de façon approfondie les liens complexes entre littérature et politique.
A l’occasion du bicentenaire de la mort de Napoléon Ier, nous vous proposons de redécouvrir cet ouvrage de Pierre Bécat paru en 1969. Il est le résultat d’une longue réflexion, arrivée à maturation, sur la signification réelle de l’épopée napoléonienne à la fois dans l’histoire globale de l’Europe – y compris la plus contemporaine – et plus simplement encore dans la pensée conservatrice.
Reprenant la pensée et les témoignages de très nombreux auteurs que P. Bécat a fréquentés au plus près (Las Cases, mémoires du général Gourgaud, et aussi des sources anglaises), il en tire ses propres conclusions et se livre à une interprétation politique tout à fait personnelle. Les admirateurs de l’empereur seront sans doute choqués par la dureté de son jugement : pour ce monarchiste convaincu, ce fut une France dévastée et honnie par le monde que Louis XVIII trouva à son couronnement, pays qui ne dut son salut qu’à cette restauration monarchique. L’empereur, par sa mégalomanie et son bellicisme, préfigurait, lit-on, un cycle de guerres ignobles et injustes qui devait culminer avec la Seconde guerre mondiale.
Ne nous y trompons pas : sous le faux-semblant des ors des palais et de la gloire des champs de bataille, Bonaparte ne serait jamais qu’un usurpateur, et son titre d’empereur, une insulte pour les véritables monarques qui firent la France.
On trouvera ici les trois dernières pages de cet ouvrage, qui résument l’essentiel de cette pensée.