En 1928, dans le cadre de la querelle entre l’Action française et l’Eglise, le journal royaliste L’Eclair de Montpellier, dans lequel Pierre Bécat avait beaucoup écrit, traverse d’importantes difficultés. Pierre Bécat réagit vivement dans le journal La Gazette de l’Hérault par un article en une publié dans son numéro du 5 août 1928.
1930. Le malaise espagnol : période pré-révolutionnaire
Les événements qui se déroulent en Espagne dans les années 1930 sont cruciaux dans l’histoire européenne. Les royalistes y apportent une grande attention. Lors de la guerre civile espagnole, si beaucoup d’entre eux apportent leur sympathie au camp nationaliste, rejetant profondément l’anti-cléricalisme de beaucoup de secteurs de gauche, tous ne réagissent pas de la même façon. Les carlistes, après avoir soutenu le soulèvement des généraux, se diviseront profondément, et le Régent sera chassé par Franco en 1937. Un royaliste comme Bernanos – qui avait, il est vrai, rompu avec l’Action française dès 1931 – dénoncera le régime de Franco comme une trahison aux traditions monarchiques de l’Espagne.
Dès 1930, Pierre Bécat est reconnu comme un bon observateur de l’Espagne par la rédaction de l’Action française qui le charge de rédiger pour sa une du 22 décembre une analyse des conflits politiques qui menacent alors le trône d’Alphonse XIII.
Avant même la chute du souverain en avril 1931, Pierre Bécat montre avec clairvoyance que dès 1930 tous les éléments des conflits des années postérieures étaient déjà réunis. La violence qui allait se déchaîner était déjà en germe, et c’est bien la chute de la monarchie qui promettait de lâcher les fauves dans l’arène.
Méridionaux d’Action française
Les méridionaux sont une importante composante de l’Action française dès ses origines. Charles Maurras lui-même est originaire de Martigues et se passionne pour le félibrige, l’occitan et le provençal. Beaucoup de ses amis sont des écrivains, journalistes et poètes méridionaux. Pierre Bécat ne fait pas exception et, dès son plus jeune âge, il se passionne pour sa région d’origine, le Languedoc. Sa vie durant, il publiera différents recueils de poèmes et romans dont l’action se déroule dans les environs de Gigean et de Pignan. Aussi n’est-il pas étonnant de le trouver à plusieurs reprises aux premiers rangs des animateurs de l’association des « Méridionaux d’Action française ».
En novembre 1924, lors d’une réunion de l’association, est évoquée la mémoire de Marcel Azaïs, récemment décédé.